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VIE

pour donner à son esprit, avide de savoir, toute la culture dont il avait besoin. Athènes était depuis long-temps la mère des sciences et des arts ; c’était là que se rendaient, de toutes les parties de la Grèce, les hommes jaloux de nourrir leur esprit de tout ce que la littérature grecque avait de plus intéressant, et de s’instruire dans toutes les parties delà philosophie. Les Romains eux-mêmes allaient y prendre les leçons des hommes célèbres qu’elle renfermait dans sou sein ; et si Rome était devenue par ses conquêtes la capitale de l’univers, elle avait été forcée de laisser à Athènes le titre plus glorieux et plus flatteur de capitale du monde littéraire. Ce fut dans cette ville fameuse que Plutarque alla passer les derniers temps de sa jeunesse, pour achever de s’y former par le commerce des savans et dans les écoles des philosophes. Il s’instruisit à fond des principes de leurs différentes sectes ; mais il s’attacha particulièrement à celle de l’Académie, et embrassa les dogmes et la morale du célèbre disciple de Socrate, celui qu’il appelle toujours le divin Platon. Mais ce choix ne fut pas tellement exclusif qu’il n’adoptât en certains points les opinions des autres écoles ; et on pourrait croire, avec le traducteur anglais, que loin do s’astreindre à jurer sur les paroles d’aucun de ses