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corps, il disparut tout à coup ; des gens qui revenaient d’un voyage dirent qu’ils l’avaient rencontré sur le chemin de Crotone. Cléomèdes, dit-on, était d’une taille et d’une force de corps extraordinaires, mais sujet à des accès de démence et de fureur, pendant lesquels il s’était souvent porté aux plus grandes violences. Un jour enfin, étant entré dans une école d’enfants en bas âge, il rompit par le milieu, d’un coup de poing, la colonne qui soutenait le comble. Le toit s’écroula, et tous les enfants furent écrasés. Cléomèdes, voyant qu’on courait après lui, se jeta dans un grand coffre qu’il ferma, et dont il tint le couvercle si fortement, que plusieurs personnes, en réunissant leurs efforts, ne purent jamais l’ouvrir. On brisa donc le coffre, où on ne le trouva ni vivant ni mort. Les Astypaléens, fort surpris, envoyèrent consulter l’oracle d’Apollon, et la Pythie leur fit cette réponse :

Cléomèdes sera le dernier des héros.

136 On dit aussi due le corps d’Alcmène disparut comme on allait le porter au tombeau, et qu’on ne trouva sur son lit qu’une pierre. On débite bien d’autres contes aussi destitués de vraisemblance, en voulant faire partager à des êtres d’