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si affermie, les plus faibles restèrent soumis, contents de vivre en sûreté. Mais les plus puissants, excités par la crainte et par la jalousie, sentirent que, loin de mépriser Romulus, ils devaient s’opposer à ses progrès et réprimer son ambition. Les Véiens, maîtres d’un territoire très étendu et d’une ville considérable, furent, entre les Toscans, les premiers qui commencèrent la guerre. 131 Ils prirent pour prétexte de redemander Fidènes, comme une ville qui leur appartenait : prétention non seulement injuste, mais ridicule de la part de gens qui, n’ayant donné aucun secours aux Fidénates lorsqu’ils étaient en guerre avec les Romains, venaient réclamer les maisons et les terres après qu’elles avaient passé en d’autres mains. Renvoyés avec mépris par Romulus, ils se partagèrent en deux corps d’armée, dont l’un vint attaquer les Romains près de Fidènes, et l’autre marcha contre Romulus. À Fidènes, ils eurent l’avantage, et tuèrent deux mille Romains ; mais l’autre corps de troupes fut battu par Romulus, qui leur tua plus de huit mille hommes. Il y eut près de Fidènes une seconde action, où, de l’aveu de tout le monde, le succès fut dû en entier à Romulus, qui déploya autant d’adresse que de courage, et fit paraître une force et une promptitude