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entièrement. Quelques pierres de ce genre sont tendres, se laissent polir avec la pierre à aiguiser, et peuvent de loin présenter l’apparence de l’ophite. C’est la pierre la plus résistante ; car les autres espèces de pierres sont comme le bois, et supportent mal la pluie, le soleil et le froid. Quelques-unes ne supportent pas l’action de la lune ; d’autres se rouillent par l’effet du temps, ou changent leur couleur blanche en couleur olivâtre. (XIX.) Quelques-uns nomment la pierre meulière pyrite, parce qu’elle a beaucoup de feu. Mais il est une autre pyrite qui ressemble au cuivre : on la trouve, dit-on, en Chypre, et dans les mines qui avoisinent le promontoire d’Acamas (V, 35, 1). Cette pyrite de Chypre a deux variétés, l’une de couleur d’argent, l’autre de couleur d’or. Les procédés pour les cuire varient. Les uns leur donnent deux et trois cuissons dans le miel, jusqu’à ce que le liquide ait disparu ; d’autres les calcinent d’abord sur des charbons, puis les traitent par le miel, et enfin les lavent comme le cuivre.

2 Les propriétés médicales qu’elles possèdent sont d’échauffer, de dessécher, de résoudre, d’atténuer, de faire suppurer les duretés. On les emploie crues et pulvérisées, pour les écrouelles et les furoncles. Quelques-uns font encore une troisième espèce de pyrite avec la pierre que nous appelons vive ; elle contient beaucoup de feu et est très pesante. Cette pierre est très nécessaire aux éclaireurs militaires : frappée avec un clou ou avec une autre pierre, elle donne des étincelles qui, reçues sur du soufre, de l’amadou ou des feuilles sèches, fournissent du feu plus vite qu’on ne saurait dire.

XXXI

1 L’ostracite ressemble aux écailles d’huître. On s’en sert en guise de pierre ponce pour polir la peau. En boisson, elle est hémostatique. À l’extérieur, avec du miel, elle guérit les plaies et les douleurs des mamelles. L’amiante ressemble à l’alun (XXXV, 52), et ne perd rien au feu. Il rend impuissants tous les maléfices, particulièrement ceux des mages.

XXXII

1 Le géode est ainsi appelé, parce qu’il renferme de la terre à l’intérieur. Excellent pour les compositions ophthalmiques, on l’emploie aussi pour les affections des mamelles et des testicules.

XXXIII

1 La pierre mélititès rend un suc doux et miellé. Broyée et mêlée à la cire, elle guérit les éruptions pituiteuses, les taches du corps et les ulcérations de la gorge ; elle fait disparaître les épinyctides. et, en pessaire, dans de la laine, les douleurs de matrice.

XXXIV

1 La pierre gagate (jais), porte le nom de la ville et du fleuve Gagès, en Lycie. On dit qu’à Laucolia (V, 26) la mer l’expulse, et qu’on en re cueille dans une étendue de douze stades. Elle est noire, unie, poreuse, ne différent guère du bois, légère, fragile, et, frottée. d’une odeur désagréable. Les marques que l’on fait avec cette pierre sur les poteries ne s’effacent pas. Brûlée, elle exhale une odeur sulfureuse. Chose singulière, l’eau l’enflamme, l’huile l’éteint. Enflammée, elle chasse les serpents et dissipe l’hystérie. En fumigation, elle fait reconnaître l’épilepsie et la virginité. En décoction dans du vin, elle guérit les maux de dents ; mêlée à la cire, les écrouelles. Les mages. dans l’opération qu’on appelle axinomancie (divination par la hache), se servent dit-on, de cette pierre, et assurent qu’elle ne se brûle pas si ce qu’on désire doit arriver.

XXXV

1 La pierre spongite se trouve dans les éponges et s’y forme. Quelques-uns la nomment técolithe, parce qu’elle guérit les affections de vessie. Prise dans de vin, elle dissout les calculs.