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un tableau a beaucoup de personnages, où sont Priam, Hélène, la Crédulité, Ulysse, Déiphobe, la Ruse. 14 Androbius a peint Scyllis coupant les ancres de la flotte des Perses ; Artémon, une Danaé qu’admirent des brigands, la reine Stratonice, Hercule et Déjanire : mais ses plus beaux ouvrages sont, dans les portiques d’Octavie, Hercule dépouillé sur le mont Œta, en Doride, de ce qu’il avait de mortel, et entrant au ciel du consentement des dieux ; et l’aventure de Laomédon avec Hercule et Neptune. Alcimaque a peint Dioxippe vainqueur dans le pancrace à Olympie, sans poussière, en grec aconiti. Cœbus a peint des écussons133.

15 Ctésiloque, élève d’Apelle, s’est rendu célèbre par une peinture burlesque représentant Jupiter accouchant de Bacchus, ayant une mitre en tête et criant comme une femme, au milieu des déesses qui font l’office d’accoucheuses ; Cléon, par un Cadmus ; Ctésidème, par la prise d’Œchalie, et par une Laodamie. Clésidès est connu par un tableau injurieux pour la reine Stratonice : cette princesse ne lui ayant pas fait une réception honorable, il la peignit se roulant avec un pêcheur qui passait pour être son amant. Il exposa ce tableau dans le port d’Éphèse, et s’enfuit à toutes voiles. La reine ne voulut pas qu’on enlevât le tableau, à cause de l’extrême ressemblance des deux figures. Cratinus134 a peint des comédiens à Athènes, dans le Pompion.

16 Il y a d’Eutychidès une Victoire conduisant un char à deux chevaux. Eudore s’est fait remarquer par une décoration de théâtre ; il a fait aussi des figures de bronze.

Hippus135 est cité pour un Neptune et une Victoire. Habron a peint l’Amitié, la Concorde, et des figures de dieux. Léontiscus a représenté Aratus vainqueur, avec un trophée, et une joueuse de lyre ; Léon, une Sapho.

17 Néarque136 a fait une Vénus entre les Grâces et les Amours, un Hercule triste et repentant de son accès de fureur ; Néalcès, une Vénus. C’était un artiste ingénieux et inventif : peignant une bataille natale entre les Égyptiens et les Perses, et voulant faire comprendre qu’elle se livrait dans le Nil, dont l’eau est semblable à celle de la mer, il fit voir par un emblème ce que l’art ne pouvait rendre, en peignant sur la rive un âne qui boit, et un crocodile qui le guette.

18 Œnias a peint une assemblée de famille.

Philiscus a peint l’atelier d’un peintre, où un enfant souffle le feu ; Phalérion, une Scylla.

Simonide a fait Agatharchus et Mnémosyne.

Simus est auteur d’un jeune homme se reposant, d’une boutique de foulon137, d’un personnage célébrant la grande fête de Minerve, et d’une Némésis excellente.

19 Théodore est auteur : d’un homme faisant des onctions ; du meurtre de Clytemnestre et d’Égisthe par Oreste ; de la guerre de Troie en une suite de tableaux, qui sont à Rome dans le portique de Philippe ; d’une Cassandre, qui est dans le temple de la Concorde ; de Léontium, maîtresse d’Épicure, dans l’attitude de la méditation ; enfin du roi Démétrius ; Théon, d’un Oreste furieux, de Thamyras le joueur de lyre ; Tauriscus, d’un Discobole, d’une Clytemnestre, d’un petit dieu Pan, de Polynice redemandant son royaume, et de Capanée.

20 En parlant de ces artistes, il ne faut pas oublier un fait remarquable : Érigonus, broyeur de couleurs pour le peintre Néalcès, fit lui-même