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NOTES SUR SÉNÈQUE.


HERCULE FURIEUX.

Cette tragédie est une imitation de l’Hercule furieux d’Euripide.

v. 6. Arctos. Calisto, fille de Lycaon, ayant inspiré de l’amour à Jupiter, fut changée en ourse (άρχτος, en grec) par Junon. Depuis, Jupiter la plaça dans le ciel, où elle figure parmi les constellations avec son fils Arcas. Ces deux constellations sont connues sous le nom de la grande et la petite Ourse ; elles sont situées aux deux extrémités du pôle septentrional, ce qui explique le vers de Sénèque.

v. 11. Atlantides. Les filles d’Atlas. Jupiter en aima quelques-unes. Les autres prirent soin de Bacchus pendant son enfance. Jupiter les plaça toutes au ciel parmi les étoiles. Elles étaient très-redoutées des navigateurs, à qui elles annonçaient les tempêtes.

v. 16. Bacchi parens. Plutarque rapporte que Bacchus, après avoir été reçu parmi les dieux, appela au ciel sa mère Sémélé, laquelle fut mise au nombre des divinités inférieures.

v. 36. Binos. En effet, il y a deux races d’Éthiopiens, la race africaine, et la race asiatique. Virgile a dit (Æn., IV, 481) :

Oceani finem fuxta solemque cadentem,
Ultimus Æthiopum locus est.

v. 83. Luna concipiat feras. Pic de la Mirandole, dans son ouvrage contre les astrologues, dit qu’ils étaient convaincus, pour la plupart, que la lune ressemblait exactement à la terre, et que c’était un monde où tout se passait comme ici-bas. Il cite ailleurs l’opinion des pythagoriciens, auxquels ces astrologues avaient emprunté leur doctrine.

v. 134. Cadmeis inclyta Bacchis.... dumeta. Sénèque désigne le mont Cithéron, situé dans la Béotie, et consacré à Bacchus. Les Bacchantes y célébraient leurs Orgies ; c’est sur la montagne du Cithéron que Panthée fut mis en pièces par elles.

v. 149. Thracia pellex. Philomèle, qui fut changée en rossignol.

v. 226. Stabula. Diomède, roi de Thrace, nourrissait ses chevaux avec la chair et le sang des étrangers qui arrivaient dans ses États. Hercule le punit de sa cruauté en lui faisant subir le sort de ces infortunés.

Id. Bistonii. Les Thraces étaient aussi appelés Bistoniens, de Bistonicus, fils de Mars et de Caliirhoé, qui fonda une ville dans ces contrées.

v. 228. Erymanthi. L’Érymanthe, montagne d’Arcadie.

v. 229. Menalium. Le sanglier de Ménale. C’était un sanglier d’une taille monstrueuse, qui désolait l’Arcadie. Hercule le rapporta vivant à Eurysthée.

v. 230. Taurumque. Le taureau de Crète, qu’on appelait la terreur de cent peuples, parce que la Crète renfermait cent villes. Suivant certains commentateurs, ce taureau ne serait autre que Jupiter lui-même. On sait que Jupiter prit cette forme lorsqu’il enleva Europe et la transporta de Phénicie en Crète. D’autres ont pensé qu’il fallait entendre par ce vers le taureau que Neptune fil sortir des flots au moment où Minos promettait de lui sacrifier le premier de ces animaux qui s’offrirait à ses yeux. Frappé de la taille et de la beauté de celui-ci, le roi ne craignit pas de manquer à sa promesse, et en mit un autre à la place. Neptune, pour se venger, rendit furieux le taureau qu’il avait envoyé. L’animal ayant brisé ses liens, s’élança dans les campagnes, qu’il ravagea pendant longtemps. Enfin Hercule le prit, et le ramena vivant à Eurysthée.

v. 233. Ab occasu ultimo. Les anciens croyaient que l’Espagne était située à l’extrémité du monde, du côté du couchant.

v. 235. Penetrare jussus. Le roi Eurysthée ordonna à Hercule d’aller en Mauritanie, où se trouvaient le jardin des Hespérides et les pommes d’or.

v. 237. Utrinque montes solvit. Les anciens croyaient que c’était Hercule qui avait séparé les deux montagnes au milieu desquelles se trouve le détroit de Gibraltar.

v. 239. Nemoris opulenti. Hercule pénétra dans le jardin des Hespérides, après avoir tué le dragon qui en gardait l’entrée, et rapporta à Eurysthée toutes les pommes d’or qui s’y trouvaient.

v. 244. Petiit ab ipsis nubibus. Les Stymphalides se tenaient autour du lac et de la montagne qu’on a depuis appelés de leur nom. C’étaient des monstres qui répandaient la terreur dans les campagnes environnantes. Ils avaient la forme d’un oiseau ; leur bec et leurs ongles étaient en acier. Ils se nourrissaient de la chair des voyageurs qu’ils déchiraient. Ils étaient si nombreux qu’ils obscurcissaient le soleil. Mars lui-même leur avait appris à combattre, en lançant, en guise de traits, leurs plumes, également armées de pointes d’acier. Hercule les perça tous de ses flèches.

v. 246. Regina. Hippolyte, reine des Amazones, à qui Hercule, sur l’ordre d’Eurysthée, enleva son bouclier. Après l’avoir réduite en esclavage, il chargea Thésée de la conduire vers ce roi.

v, 248. Stabuli. Les écuries d’Augias, qui contenaient trois mille bœufs. On les avait laissées pendant trente ans sans les nettoyer, et les miasmes qui s’en exhalaient avaient répandu la peste dans la contrée. Hercule les nettoya en une journée, en y faisant couler un fleuve dont il avait détourné le cours. On sait que c’est un des douze travaux par lesquels il se rendit fameux.

v. 255. Natos. Les fils de Créon, tués par Lycus.

v. 259. Ferax deorum terra. Thèbes, patrie de Bacchus, de Sémélé, de Leucothoé et de Palémon.

v. 261. Juventus orta. Cadmus ayant tué le dragon, un homme armé sortit de chacune des dents du monstre. Tous ces hommes , à peine nés, se livrèrent un combat terrible. Il n’en resta que cinq, qui devinrent les compagnons de Cadmus, et l’aidèrent à fonder la ville de Thèbes.

v. 262. Cujusque muros. Amphion, fils de Jupiter et d’Antiope. C’est lui qui éleva les remparts de Thèbes. On sait qu’il attirait les pierres avec sa lyre, et qu’elles venaient d’elles-mêmes se poser à l’endroit où elles devaient être placées. Mercure lui avait fait présent de cette lyre.

v. 288. Thessalus torrens. Le Pénée.

v. 336. Isthmos. L’isthme de Corinthe, qui unit le Péloponnèse au reste de la Grèce.

v. 378. Euripus. L’Euripe ; c’est le détroit qui sépare l’Eubée de la Béotie.

v. 390. Riget superba Tantalis. Niobé, fille de Tantale, avait eu sept fils et sept filles. Enorgueillie de sa