Page:Platon - Œuvres complètes, tome 6, Dialogues dogmatiques II (trad. Dacier et Grou), 1869.djvu/89

Cette page n’a pas encore été corrigée

considération des espèces, ils se hâtent de réunir ensemble les choses les plus diverses, les jugeant semblables, et, par une erreur contraire, ils distinguent en plusieurs parties des choses qui ne diffèrent pas. Pour bien faire, il faudrait, quand on a reconnu dans une multitude d’objets des caractères communs, s’y arrêter jusqu’à ce qu’on ait aperçu sous cette ressemblance toutes les différences qui se rencontrent dans les espèces ; et il faudrait, quand on a constaté des dissemblances de toute sorte dans une multitude, n’en pouvoir pas détourner les regards avant d’avoir rassemblé tous les objets de même famille sous une ressemblance unique, et de les avoir enfermés dans l’essence d’un genre. Mais en voilà assez sur ces choses, comme aussi sur le défaut et l’excès. Prenons garde seulement que nous avons trouvé deux espèces de l’art de mesurer, et souvenons-nous de ce que nous en avons dit.

LE JEUNE

SOCRATE

Nous nous en souviendrons.

L’ÉTRANGER

À ces réflexions, ajoutons-en une dernière sur l’objet de nos recherches, et généralement sur ce qui a lieu dans toutes les discussions analogues.

LE JEUNE

SOCRATE

Quoi donc ?

L’ÉTRANGER

Si quelqu’un, au sujet des enfants qui se réunissent pour apprendre leurs lettres, nous demandait : lorsqu’on interroge l’un d’eux sur les lettres dont