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n foule à notre pensée ? est-ce qu’elle n’est pas l’art de prendre soin d’une certaine espèce de troupeaux ?

LE JEUNE

SOCRATE

Oui, certainement.

L’ÉTRANGER

C’est pourquoi nous l’avons définie l’art d’élever en commun, non des chevaux ou d’autres bêtes, mais des hommes.

LE JEUNE

SOCRATE

C’est cela.

L’ÉTRANGER

Eh bien, examinons en quoi diffèrent les rois et tous les autres pasteurs.

LE JEUNE

SOCRATE

En quoi donc ?

L’ÉTRANGER

Dans la foule des autres hommes, ne s’en rencontrerait-il pas quelqu’un, qui, tout en prenant son nom d’un autre art, prétendrait concourir à l’entretien du troupeau, et se donnerait pour tel ?

LE JEUNE

SOCRATE

Comment dis-tu ?

L’ÉTRANGER

Par exemple, les marchands, les laboureurs, ceux qui travaillent à l’alimentation publique, et encore les maîtres de gymnastique, l’espèce entière des médecins, ne sais-tu pas que tous ces gens-là seraient capables de s’armer du raisonnement contre ces pasteurs d’hommes que nous avons appelés les politiques, et de démontrer que ce sont eux qui prennent soin de la vie humaine, et qui veillent,