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ou les conseils d’habiles conseillers qui persuadent à la foule ce qu’il convient de faire, celui qui ose y contrevenir commet cent fautes au lieu d’une, et trouble et pervertit la pratique bien plus gravement que ne font les règles écrites.

LE JEUNE

SOCRATE

Cela va sans dire.

L’ÉTRANGER

C’est pourquoi ceux qui font des lois et des règles écrites, quel qu’en soit le sujet, n’ont qu’un second moyen d’arriver au port, c’est de ne permettre ni à un seul homme, ni à la multitude, ni à personne de rien entreprendre contre elles.

LE JEUNE

SOCRATE

Bien.

L’ÉTRANGER

Or, ne seraient-elles pas des imitations de la vraie nature des choses les règles que des hommes instruits auraient rédigées de leur mieux ?

LE JEUNE

SOCRATE

Nécessairement.

L’ÉTRANGER

Mais l’homme instruit, avons-nous dit (si nos souvenirs ne nous trompent pas), le vrai politique ne se fera pas faute d’agir selon son art, et sans s’inquiéter des règlements, toutes les fois que quelque disposition lui paraîtra meilleure que ce qu’il avait lui-même auparavant établi et adressé à ses concitoyens éloignés de lui.

LE JEUNE

SOCRATE

Nous avons dit cela.

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