Et celui qui a écrit ces prescriptions sur le juste et l’injuste, le beau et le laid, le bien et le mal, ou qui, sans les écrire, a imposé des lois aux troupeaux des hommes qui sont gouvernés dans chaque État conformément aux lois écrites, est-ce que celui-là, qui a formulé des lois avec art, ou quelque autre semblable, après une absence, n’aura pas le droit de les changer et d’en faire d’autres ? Est-ce qu’une telle interdiction ne serait pas véritablement aussi ridicule que celle de tout à l’heure ?
LE JEUNE
Sans doute.
Eh bien, sais-tu comment la plupart des hommes s’expriment sur ce sujet ?
LE JEUNE
Non, pas pour le moment.
D’une façon très spécieuse. On dit que si quelqu’un connaît de meilleures lois que les lois existantes, il doit les donner à sa patrie, mais à condition de persuader chacun de ses concitoyens ; sinon, non.
LE JEUNE
Mais est-ce que ce n’est pas bien dit ?
Peut-être. Si quelqu’un, sans avoir persuadé d’abord, impose de force ce qui est mieux, réponds-moi, comment faudra-il nommer cette violence ?