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NOTICE

La science politique ou la tyrannie, voilà bien ce que souhaitait Théagès, sans en avoir pris nettement conscience.


Deuxième partie
125 a-127 a.

À quels maîtres faut-il s’adresser pour apprendre une science aussi difficile ? Pour n’importe quel art, on se met à l’école des gens de métier. Dans le cas présent, il est donc clair qu’on devra prendre pour éducateurs ceux qui ont exercé ou qui exercent le gouvernement. Quels autres pourraient être compétents en cette matière, si ceux-là même qui ont l’expérience du pouvoir ne le sont pas ? — Mais Théagès se souvient des discours qu’on prête à Socrate. Ce dernier affirme continuellement que les hommes politiques ont été incapables de former leurs propres fils. De quelle utilité seraient-ils dès lors à des étrangers ?


Troisième partie
127 b-131 a.

Dans l’embarras où l’on se trouve, Théagès propose à Socrate de devenir son maître, et Démodocos appuie la requête de son fils. Socrate n’est-il pas le conseiller le plus sûr ? Socrate cependant hésite. D’abord, que pourrait-il enseigner, lui qui ne sait rien, sauf la science de l’amour ? Mais surtout, la « voix divine » qui a sur sa vie une influence universelle, autorisera-t-elle ces relations avec Théagès ? C’est elle, en effet, qui, en des circonstances analogues, permet à Socrate, ou l’empêche, de recevoir les jeunes gens qui pensent retirer quelque avantage de sa société. Refuser de prendre en considération ce signe divin, c’est se vouer à l’échec, comme en témoigne une multitude d’exemples.


Conclusion
131 a-fin.

Théagès se soumettra à la volonté du Dieu, mais tentera l’expérience. Pour l’instant, il ne prendra point d’autre maître que Socrate, et, s’il plaît à Dieu, il progressera.

II

LÀ « VOIX DÉMONIQUE »

Le dialogue de Théagès a été conçu évidemment en vue de l’épisode final. L’auteur a puisé soit dans la tradition écrite,