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LETTRE XIII

licitude pour toi : ce n’est ni bon ni beau pour ta réputation de passer pour un homme e difficile en affaires.

Venons-en à Dion. Sur le reste, je n’ai encore rien à dire avant d’avoir reçu les lettres que tu m’annonces. Quant aux projets que tu me défendais de lui communiquer, je n’ai rien communiqué et me suis tu. Mais j’ai essayé de me rendre compte s’il les souffrirait avec peine ou les supporterait facilement. J’ai eu l’impression que, le cas échéant, il en serait fortement blessé. Par ailleurs, Dion dans ses paroles et dans ses actes me paraît modéré à ton endroit[1].

À Cratinos, le frère de 363 Timothée et mon ami, nous ferons cadeau d’une de ces cuirasses souples que porte notre infanterie lourde, et aux filles de Cébès, de trois tuniques de sept coudées, non pas de ces riches tuniques d’Armogine, mais de celles en lin de Sicile. Tu connais assurément le nom de Cébès : il est mentionné par les discours socratiques à côté de Simmias et discute avec Socrate dans le dialogue « sur l’âme[2] ». C’est notre ami à tous et il nous est sympathique.

Au sujet du signe b qui distingue des autres celles de mes lettres que j’écris sérieusement, tu te rappelles, je pense, quel il est. Songes-y pourtant et fais grande attention. Ils sont, en effet, nombreux ceux qui me demandent de leur écrire et il est difficile de leur refuser ouvertement. Mes lettres sérieuses commencent donc par « Dieu » et celles qui le sont moins par « les dieux ».

Les députés m’ont prié aussi de t’écrire et avec raison : ils chantent, en effet, partout tes louanges et les miennes avec beaucoup d’ardeur, tout spécialement Philagros qui souffrait

    après six mois de règne, Denys le Jeune n’avait pas dilapidé ses biens. À son avènement, pour manifester son bon vouloir à ses sujets, il diminua les impôts. Ce n’est guère compatible avec cette lésinerie que suppose l’auteur de la Lettre. On sait, de plus, comme il traitait largement ses hôtes.

  1. Cf. Plutarque, Dion, c. 21, et notice particulière.
  2. Le Phédon est également désigné sous ce nom par Callimaque (Épigr., 23). Diogène l’appelle indifféremment Φαίδων ou ὁ περὶ ψυχῆς (II, 42, 65 ; III, 36, 37). — En dehors de Cébès et de Simmias, les personnages signalés dans ce paragraphe, de même que ceux dont la lettre fait mention dans les paragraphes suivants, nous sont inconnus.