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NOTICE GÉNÉRALE

On voit cependant que la critique est revenue en grande partie des condamnations radicales prononcées durant la première moitié du xixe siècle. Dans le rapide tableau d’histoire que nous avons esquissé, on aura remarqué qu’en somme les lettres les plus importantes, celles qui présentent le plus d’intérêt pour la connaissance de Platon, de son caractère, de ses méthodes et de sa doctrine, comme la 7e et la 8e, ont trouvé grâce aux yeux de la majorité des critiques modernes. C’est un résultat intéressant que nous aurons à discuter dans la suite de cette étude.

II

LE GENRE LITTÉRAIRE

Au déclin de l’hellénisme, le genre épistolaire avait pris définitivement place dans la littérature et s’était développé d’une façon étonnante. Les sophistes de cette époque de décadence, ve, vie, viie siècle après Jésus-Christ, incapables de produire les grandes œuvres d’art des âges précédents, épuisent leur talent dans des productions de qualité médiocre où la recherche, l’emphase, l’abus des lieux communs caractérisent désormais une rhétorique mourante. Ces compositions, de longueur inégale et sur des sujets très variés, présentaient cependant leurs caractères propres. On n’eut qu’à grouper ces caractères pour définir les lois du genre.

    1904, p. 135. — Notons toutefois que Fréret, en 1809, se prononçait aussi, après Voltaire, en faveur de l’authenticité. Il écrivait dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, t. XLVII, p. 257 : « Aucun des anciens n’a douté que les Lettres de Platon ne fussent de ce philosophe, elles furent publiées par Hermodore son ami et son disciple (Cic. ad Attic., XIII, 21). Thrasylle et le grammairien Aristophane, dans la distribution qu’ils avaient faite des ouvrages vrais ou supposés qui portaient son nom, plaçaient ces lettres au rang des véritables. Denys d’Halicarnasse fait mention des lettres de Platon, De art. Demosth., p. 178 oper. vol. II ; mais ce qui est décisif, c’est que Cicéron lui-même, Tusc., V, 35, cite la lettre aux parents de Dion en ces termes : Est praeclara epistola Platonis ad Dionis propinquos. »