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LETTRE II

cque les écrits ne finissent par tomber dans le domaine public. Aussi, au grand jamais, je n’ai moi-même écrit sur ces questions. Il n’y a pas d’ouvrage de Platon et il n’y en aura pas. Ce qu’à présent l’on désigne sous ce nom est de Socrate au temps de sa belle jeunesse. Adieu et obéis-moi. Aussitôt que tu auras lu et relu cette lettre, brûle-la.


Recommandations diverses.

Assez là-dessus. Tu t’étonnes que je t’aie envoyé Polyxène. Je t’ai toujours répété à propos de Lycophron[1] det de tous ceux de ton entourage que, en matière dialectique, tu les surpassais et par ton talent naturel et par ta méthode de discussion. Aucun ne se laisse volontiers réfuter, comme certains l’imaginent, mais c’est bien malgré eux. Il me semble que tu les as convenablement traités et récompensés. Voilà qui suffit à leur sujet, et c’est même beaucoup pour ce qu’ils valent. Quant à Philistion[2], si tu en as besoin, utilise-le, puis, si possible, eprête-le à Speusippe et envoie-le-lui : Speusippe lui-même t’en prie et Philistion m’a promis de venir volontiers à Athènes si tu le laissais aller. Quant à celui qui sortait des carrières, tu as bien fait de le relâcher. La requête concernant sa famille et le fils d’Ariston, Hégésippe, est facile : ne m’as-tu pas fait dire, en effet, que si les uns ou les autres avaient à subir quelque injustice et que tu vîns à le savoir, tu ne le permettrais pas ? Pour 315Lysiclide, il faut dire la vérité : seul entre tous ceux qui sont venus de Sicile à Athènes, il n’a pas changé d’avis sur nos relations, mais il ne cesse de dire du bien de tout ce qui a été fait et d’en parler dans les meilleurs termes.


  1. Il est souvent question chez Aristote d’un sophiste du même nom. Voir Bonitz, Index aristotelicus au mot Λυκόφρων.
  2. Philistion était un médecin de Denys. Cf. Wellmann, Frg. gr. Ärzte, I, 67 suiv., 109 suiv.