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NOTICES

à la lettre suivante, adressée à Platon par le tyran, et qui est elle-même un faux :

Archytas à Platon. Bonne santé

Tu as bien fait de te débarrasser de ta maladie : je l’apprends par ta lettre et Lamiscos m’en apporta également nouvelle. Je me suis occupé des commentaires (ὑπομναμάτων), je suis monté à Lucanos et j’ai trouvé les productions d’Ocellos. J’ai donc en mains et je t’envoie ce qui concerne la loi, la royauté, la sainteté et la génération de l’univers. Pour le reste, il n’a pas été possible jusqu’ici de le retrouver. Si on le retrouve, cela t’arrivera[1].

Comme les écrits d’Ocellos ont été composés au plus tôt dans le courant du ier siècle de notre ère et peut-être même plus tard, cette lettre d’Archytas, comme la réponse qui a pris place dans la collection platonicienne, ne peuvent dater que de cette époque. Ce n’est peut-être pas le même auteur qui a rédigé les deux épîtres, car celle de Platon suppose que le tyran a demandé communication de certains travaux du philosophe. Or, pareille requête est absente du billet d’Archytas. L’allusion au secret pythagoricien qui termine la 12e lettre (359 e) rappelle les formules bien connues dont nous avons parlé ailleurs (cf. II, 314 a).

Conclusion.

Des treize lettres qui constituent la collection platonicienne, deux nous ont semblé présenter tous les caractères d’une incontestable authenticité : la 7e et la 8e. Par bonheur, ces deux pièces se trouvent être les plus importantes du recueil. Documents de première valeur, elles ressuscitent avec toute l’intensité de la vie les passions politiques qui agitaient la Sicile du ive siècle : habiles courtisans, qui flattaient les caprices d’un maître autoritaire et jaloux, inquiet de voir crouler une autorité fondée sur la violence ; foule tremblante, mécontente d’un régime de dilapidations et de coups

  1. Diog. Laërce, VIII, 80.