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MÉNEXÈNE

[ou Oraison funèbre ; genre moral.]


SOCRATE MÉNEXÈNE

Préambule.

Socrate. — 234 D’où vient Ménexène ? De l’agora ?

Ménexène. — De l’agora, Socrate, et de la salle du Conseil.[1]

Socrate. — Qu’as-tu à faire au juste avec la salle du Conseil ? Évidemment tu te crois parvenu au terme de l’éducation et de la haute culture ; et, persuadé que tu en es désormais capable, tu songes à te tourner vers les occupations supérieures ; tu entreprends, homme admirable, de nous gouverner, nous tes aînés, malgré ton âge, pour que b votre maison ne cesse de donner en toute occasion un gardien[2] à nos intérêts ?

Ménexène. — Avec ta permission et ton conseil, Socrate, exercer le pouvoir sera mon ambition ; autrement, non. Mais si je suis allé aujourd’hui à la salle du Conseil, c’était sur la nouvelle que les Conseillers s’apprêtaient à choisir l’orateur du discours funèbre ; car ils vont, tu le sais, organiser des funérailles.

Socrate. — Parfaitement. Mais qui a-t-on choisi ?

Ménexène. — Personne ; on a remis l’affaire à demain. Je crois pourtant que le choix se portera sur Archinos ou Dion.

  1. L’agora (du Céramique), s’étendait au N.-O. de l’Acropole. La salle du Conseil, et la Tholos où les prytanes prenaient leurs repas, faisaient partie du Métrôon, sanctuaire élevé à la Mère des dieux, au sud de l’Agora.
  2. Le texte grec dit : un épimélète. Au sens propre, les épimélètes