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NOTICE


I

LE PHÉDON

S’il est impossible de dater le Phédon, on peut du moins le situer dans l’œuvre de Platon. Sa parenté avec le Banquet est en effet manifeste : celui-ci enseigne comment vit le Sage et celui-là, comment il meurt ; ils se ressemblent en outre par leur contenu doctrinal. Sans doute il est difficile de dire lequel des deux a précédé l’autre[1]. S’il est possible cependant de déterminer d’une façon au moins approchée l’époque de la composition du Banquet[2], du coup on obtiendra le même résultat pour le Phédon. Tenons-le dès à présent pour un dialogue de la maturité de Platon. Il ne fait certainement pas corps avec les dialogues proprement apologétiques, Apologie et Criton. D’autre part, il paraît bien avoir été écrit, notamment après le Gorgias dont il suppose et complète l’eschatologie, après le Ménon auquel il fait une allusion non douteuse (72 e sqq.). Enfin on ne peut guère contester que, par rapport au Phédon, le Phèdre (réserve faite de certains points litigieux) et la République (le livre I étant mis à part) représentent un nouvel effort pour préciser les problèmes, pour approfondir les solutions, pour étendre la portée des systèmes mythiques.

  1. Peut-être est-ce le Banquet, auquel se référerait l’expérience qu’Échécrate, dans le Phédon 59 b, est censé avoir du caractère d’Apollodore. Voir plus bas.
  2. Voir la notice sur ce dialogue.