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toujours de savoir si elle peut être enseignée ; ou plutôt n’est-il pas évident pour tout le monde que ce qui s’enseigne, c’est uniquement la science. N’est-ce pas vrai ?

Ménon. — Je le crois.

Socrate. — Si la vertu donc est une science, elle peut être enseignée.

Ménon. — Évidemment.

Socrate. — Voilà donc un point vite réglé : dans tel cas elle peut être enseignée, dans tel autre, non.

Ménon. — Parfaitement.


La vertu est-elle une science ?

Socrate. — Le second point à examiner me semble être celui-ci : la vertu est-elle une science ou autre chose qu’une science ?

Ménon. — Je crois que c’est en effet cette question qui d se présente après l’autre.

Socrate. — Mais quoi ? Ne disons-nous pas que la vertu est un bien, et ne maintenons-nous pas cette hypothèse : la vertu est un bien ?

Ménon. — Nous la maintenons.

Socrate. — S’il existe quelque autre chose qui soit un bien en étant isolée de la science, il est possible que la vertu ne soit pas une science ; mais s’il n’est aucun bien que la science n’enveloppe, nous avons de fortes raisons de soupçonner que la vertu est une science.

Ménon. — C’est exact.

Socrate. — Voyons : c’est par la vertu que nous sommes bons ?

Ménon. — Oui.

Socrate. — e Et utiles aussi, du moment que nous sommes bons ; car toute chose bonne est utile. N’est-ce pas vrai ?

Ménon. — Oui.

Socrate. — Donc la vertu aussi est utile ?

Ménon. — Cela résulte de ce que nous avons admis.

Socrate. — Eh bien, passons en revue les choses qui nous

    défaillante d’une surface telle que la figure appliquée elle-même, le résultat sera ceci, et, si elle ne peut satisfaire à cette condition, il sera cela ». Voir Euclide, Data (Heiberg-Menge II, p. 104) et Proclus, In Euclid. Comment. (Friedlein, pp. 419-21).