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sorte que ces trois puissances semblent toujours être gouvernées par la même intelligence supérieure. Ces puissances sont celle du soleil et celle de l'étoile du matin: pour le nom du troisième astre, je ne vous le dirai point, parce qu'il n'est pas connu. La raison en est que le premier qui fit ces découvertes était un Barbare. Car c'est une ancienne [987a] contrée[1] qui produisit les premiers qui s'adonnèrent à cette étude, favorisés par la beauté de la saison d'été, telle qu'elle est en Égypte et en Syrie, et contemplant toujours, pour ainsi dire, tous les astres à découvert, parce qu'ils habitaient toujours une région du monde bien loin des pluies et des nuages. Leurs observations, vérifiées pendant une suite presque infinie d'années, ont été répandues en tous lieux et eu particulier dans la Grèce. C'est pourquoi nous pouvons les prendre avec confiance pour autant de lois. Prétendre en effet que ce qui est divin ne mérite pas notre vénération, ou que les astres ne sont pas divins, c'est une extravagance manifeste. S'ils n'ont pas [987b] de nom, je viens d'en indiquer la cause. Quelques-uns cependant ont emprunté les noms des dieux : ainsi, l'étoile du matin, qui est aussi celle du soir, paraît s'appeler Vénus[2], nom qui a paru au Syrien qui l'a donné convenir le plus à cet astre. L'autre astre, qui marche d'un même pas avec le soleil et Vénus, se nomme Mercure. Il y a encore trois puissances qui ont leur mouvement de gauche à droite, comme la lune et le soleil. Pour la huitième, elle doit être comprise sous un seul nom,

  1. La Chaldée. Cicéron, De divinatione, I, 1 : Principio Assyrii, ut ab uitimis auctoritatem repetam, propter planitiem magnitudinemque regionum quas incolebant, quum caelum ex omni parte patent atque apertum intuentur, trajectiones motusque stellarum observitaverunt... Eamdem artem etiam Aegyptii longinquitate temporum innumerabilibus paene saeculis consecuii putantur.
  2. Vénus fut connue et honorée des peuples orientant sous différents noms, Astartes, Mylittae, Alittae, Dercète, Atergatis. Voyez Hérodote, I, 105. Lucien, De dea syria, c, 22.