On lit plus haut, p. 144 : « Jugeant que les parties antérieures de notre corps sont plus nobles et plus propres à commander que les parties postérieures, les dieux voulurent que notre mouvement se fît plutôt en avant qu’en arrière. Il fallut donc que le devant de notre corps fût distinct de l’autre côté, et formé différemment. Pour cela, sur le globe de la tête, ils placèrent d’abord le visage, et sur le visage, les organes de toutes les facultés de l’âme. »
Il faut rapprocher cette phrase si remarquable de celle-ci, qui la complète. « Dieu sema dans la moelle tous les genres d’âmes ; il divisa la moelle dès le principe en autant d’espèces qu’il devait y avoir d’espèces d’âmes, et il leur donna les mêmes qualités. »
Il est certain en effet que l’organisation du cerveau et le caractère de l’âme et de l’intelligence sont dans la plus étroite relation, et qu’à telle espèce de cerveau, à telle qualité de la moelle allongée, correspond en une certaine mesure telle qualité intellectuelle ou morale, par un lien ineffable dont Dieu seul a le secret. On ne s’attendait pas à trouver dans Platon le germe de la phrénologie dans ce qu’elle a de raisonnable.