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TIMÉE DE LOCRES.

que et la médecine guérissent le corps par le travail, l’exercice et un régime salutaire ; l’éducation corrige l’âme par le châtiment et par la crainte ; cet aiguillon lui donne du ressort, réveille son énergie et la pousse à des efforts utiles. Les bains, les frictions et tous les autres soins de cette nature que la médecine prescrit à l’égard du corps, mettent toutes ses facultés dans une harmonie puissante, rendent le sang pur et la respiration régulière, afin que la respiration et le sang fortifiés puissent triompher de tous les germes de maladie qui pourraient se rencontrer. La musique, et la philosophie qui la dirige, établies pour le perfectionnement de l’âme par les dieux et par les lois ; accoutument, exhortent, contraignent la partie déraisonnable de l’âme à se soumettre à la partie raisonnable : elles adoucissent la colère, apaisent la concupiscence, les empêchent de s’exercer contre la raison, ou de rester oisives, quand l’intelligence les appelle soit à agir, soit à jouir. Car le dernier terme de la sagesse, c’est de se montrer docile aux conseils de la raison, et de les mettre en pratique avec fermeté.

L’étude et la sainte philosophie ont purifié nos erreurs et nous ont donné la science ; elles ont retiré nos esprits de l’abîme de l’ignorance pour les élever à la contemplation des