Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/840

Cette page a été validée par deux contributeurs.
294
TIMÉE DE LOCRES.

les odeurs se distinguent-elles seulement en odeurs agréables et désagréables. La voix est une percussion de l’air qui parvient jusqu’à l’âme par les oreilles dont les conduits s’étendent jusqu’au foie. Il y a dans ces conduits de l’air dont le mouvement produit l’audition. Dans la voix et l’ouïe on distingue des sons rapides et aigus, et des sons lents et graves, et d’autres plus mesurés qui tiennent le milieu. Il y en a de grands qui sont forts et pressés, et de petits qui sont étroits et maigres. Ceux qui sont réglés d’après les proportions musicales plaisent à l’oreille ; ceux qui n’ont ni proportion ni règle sont sans charme et sans harmonie. Les objets de la vue forment un quatrième genre de choses sensibles ; le plus riche en espèces et le plus varié renferme des couleurs de toutes sortes et un nombre infini d’objets colorés. Les quatre couleurs primitives sont le blanc, le noir, le jaune et le rouge ; toutes les autres se forment de leur mélange. Le bleu dilate l’organe de la vue, le noir le resserre, comme les organes du tact sont dilatés par le chaud et resserrés par le froid, ou comme les organes du goût sont resserrés par les sucs âcres et dilatés par les sucs piquants.

Le corps de tous les animaux qui respirent l’air se nourrit et s’entretient par les aliments que les veines distribuent et font couler dans toute la