sans fin par des mouvements soumis à des lois, afin que les différences des êtres eussent leur harmonie, au lieu d’être abandonnées au hasard. Il composa donc ce monde de tout ce qu’il y avait de matière, et, renfermant tout en lui, il lui donna pour limites les limites mêmes de l’être ; il le fit un, d’une seule et même nature, parfait, animé et raisonnable ; car ce qui est animé et raisonnable est meilleur que ce qui ne l’est point ; enfin, avec un corps sphérique, parce que cette forme est la plus parfaite de toutes. C’est ainsi que, voulant produire une créature excellente, il fit ce Dieu engendré qui ne peut être détruit par une autre cause que par le Dieu qui l’a formé, si jamais ce Dieu voulait le détruire ; mais il n’est pas d’un être bon de se porter à détruire une créature parfaitement belle : le monde doit donc subsister incorruptible, indestructible et heureux. De tous les êtres qui ont pris naissance il est le plus fort, parce qu’il a été produit par la cause la plus forte, et que cette cause a imité en le formant, non pas un modèle périssable, mais l’idée et l’essence intelligible ; il en est une copie fidèle, d’une beauté accomplie, et où nulle réparation ne sera jamais nécessaire. Il est toujours complet en ce qui concerne les êtres sensibles, parce que son modèle contient tous les êtres intelligibles et n’en laisse aucun en dehors de lui, limite de l’in-
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TIMÉE DE LOCRES.