sieurs ; quand l’un d’eux reçoit en lui quelque chose qui ne s’accorde pas avec sa nature, ou quand il arrive quelque autre accident de cette espèce, il en résulte du trouble et des maladies. En effet, chaque genre change de nature et de position : ce qui d’abord était froid s’échauffe, [82b] ce qui était sec devient humide, ce qui était léger ou pesant devient le contraire ; tout, en un mot, subit toutes sortes de changements. Or nous disons que cela seul demeure sain et sauf, qui reste toujours le même, dans le même rapport, de la même façon, et qui diminue et s’accroît avec mesure, sans cesser d’être le même ; tandis que ce qui va et vient sans aucun ordre est sujet à mille altérations, a des maladies et à des corruptions sans nombre. Et comme il y a au-dessous des quatre genres principaux une seconde classe d’êtres qui ont aussi leur harmonie naturelle, [82c] il en résulte une seconde classe de maladies à connaître pour celui qui se livre à cette étude. C’est la moelle, l’os, la chair, le nerf, tous formés des quatre genres primitifs, c’est le sang, composé des mêmes éléments, quoique d’une autre façon, qui sont le siége des plus grandes et par conséquent des plus douloureuses maladies ; tandis que les plus nombreuses viennent des premières causes que nous avons indiquées. Quand l’ordre de la génération est interverti entre ces
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