traire, ils sont facilement dissous par ceux qui viennent du dehors ; alors tout l’animal cède, il dépérit, et cet état s’appelle la vieillesse. Enfin, quand les liens, qui dans la moelle réunissent les triangles rompus par cette lutte, ne tiennent plus, les liens de l’âme se relâchent en même temps, et ainsi délivrée et rendue à sa nature [81e] elle s’envole avec joie ; car tout ce qui est contre nature est douloureux, et tout ce qui est conforme à la nature est agréable. C’est pour cela que si la mort, causée par des maladies ou des blessures, est douloureuse et violente, celle qui vient après la vieillesse, suivant le vœu de la nature, n’a rien de pénible et amène plutôt de la joie que de la douleur.
Quant aux maladies, chacun peut voir d’où elles proviennent[1]. Nous avons dit qu’il y a [82a] quatre genres différents dont le corps est formé, la terre, le feu, l’eau et l’air ; quand ils sont plus abondants que ne le demande la nature ou qu’ils le sont moins, quand ils quittent la place qui leur appartient pour une place étrangère, que ce soit le feu ou l’un des autres éléments ; car il y en a plu-
- ↑ Apulée, Apol. de la magie, cite ce passage. Il parait que l’opinion ici exprimée par Platon était celle d’Alcméon (Plutarque, De Placit. philos., V, 30) et d’Hippodame, dont Galien rapporte un fragment (Galien, De dogm., Hippoc. et Plat. VIII, et De divers, morb. I).