Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SOCRATE.

Athéné ?

HERMOGÈNE.

Oui.

SOCRATE.

Ceci est plus difficile, Hermogène. Je crois que les anciens ont eu sur Athéné la même idée que ceux qui se piquent aujourd’hui de bien entendre Homère. La plupart d’entre eux disent que leur auteur a fait de cette divinité la pensée et l’intelligence même ; et celui qui a fait les noms paraît être entré dans le même sens, et plus avant encore, en l’appelant pensée de Dieu, νόησις Θεοῦ, comme qui dirait la Théonoé, ἁ Θεονόα, en ajoutant un ά au lieu de ἡ (la), suivant un dialecte étranger[1], et en retranchant le ε et l’ι de νόησις. Peut-être aussi ne l’a-t-ii appelée Théonoé que parce qu’elle possède excellemment la connaissance des choses divines, θεῖα νοούση. Il n’est pas impossible non plus qu’on lait voulu appeler Êthonoé, comme étant la raison, l’intelligence dans les mœurs, νοήσις ἐν τῷ ἤθει. Ainsi l’inventeur de ce mot ou ceux qui l’ont suivi, en faisant quelques changement pour la grâce de la prononciation, en seront venus à dire Athéné.

  1. Le dialecte dorien.