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TIMÉE.

de sagesse. Car ceux qui nous ont formés, se souvenant de l’ordre que leur avait donné leur Père de rendre la race mortelle aussi parfaite qu’il serait possible, améliorèrent cette partie de notre être en lui accordant la divination, [71e] afin qu’elle eût quelque moyen de connaître la vérité. Une preuve suffisante que Dieu n’a donné la divination à l’homme que pour suppléer à la raison, c’est qu’aucun homme sain d’esprit ne la possède dans toute sa vérité et dans toute sa divinité, si ce n’est en songe quand l’intelligence est suspendue, ou quand elle est égarée par la maladie ou par l’enthousiasme. [72a] Mais c’est à l’homme sain d’examiner, si la mémoire le lui retrace, ce qui a été révélé, dans le sommeil ou dans la veille, à la partie de l’âme à laquelle appartiennent la divination et l’enthousiasme, de peser avec prudence les visions qu’il a reçues, et de rechercher le bien et le mal passé, présent ou futur, dont elles sont le signe. Celui dont la raison est égarée, et qui n’est pas encore revenu de cet égarement, ne doit pas juger ses propres visions et ses propres paroles ; il y a longtemps qu’on a dit avec raison que faire ses affaires et se connaître soi-même n’appartient qu’à l’homme sage[1]. C’est pour cela que

  1. Voyez l’Alcibiade et le Charmide.