montant sa résistance. En effet, le monde [62d] étant sphérique, toutes les parties également éloignées du centre, qui appartiennent à la circonférence, lui appartiennent au même titre ; et le centre également distant de toutes les parties de la circonférence, doit être considéré comme opposé à chacune d’elles. Le monde étant ainsi fait, celui qui admet ce qu’on appelle le haut et le bas, ne s’écarte-t-il pas de la vérité et ne se sert-il pas d’expressions peu convenables ? Car le point central du monde ne peut être appelé avec raison ni le haut ni le bas, mais le centre ; la circonférence qui l’enveloppe ne peut être confondue avec lui, et elle ne contient aucune partie qui soit plus éloignée que les autres ou du centre ou de l’extrémité opposée. Dans cette similitude de toutes les parties, est-il possible de les désigner par des noms contraires, et si on le fait, peut-on croire qu’on parle convenablement ? Si on suppose un corps solide placé en équilibre [63a] au milieu du monde, il n’inclinera vers aucun point de la circonférence, puisque tous ces points sont parfaitement égaux ; mais si quelqu’un fait le tour de ce corps placé au centre du monde, il lui arrivera souvent d’appeler le haut ou le bas, à l’extrémité d’un diamètre, ce qu’à l’autre extrémité il avait désigné par le nom contraire. Il est donc insensé de prétendre que le monde
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