Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/682

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
136
TIMÉE.

raître ensuite, les alarmes et les présages [40d] qu’inspire ce spectacle à ceux qui savent y lire, ce serait une vaine entreprise d’exposer tout cela sans en avoir une image sous les yeux[1]. Ce que nous avons dit jusqu’ici nous doit suffire, et nous n’ajouterons plus rien sur la nature des dieux visibles et qui ont pris naissance.

Quant aux autres démons, il est au-dessus de notre pouvoir de connaître et d’expliquer leur génération ; il faut s’en rapporter aux récits des anciens, qui, étant descendus des dieux, comme ils le disent, connaissent sans doute leurs ancêtres. On ne saurait refuser d’ajouter foi aux enfants [40e] des dieux, quoique leurs récits ne soient pas appuyés sur des raisons vraisemblables ou certaines. Mais comme ils prétendent raconter l’histoire de leur propre famille, nous devons nous soumettre à la loi et les croire.

Voici donc, d’après leur récit, la généalogie de ces dieux : du Ciel et de la Terre naquirent l’Océan et Thétis, qui engendrèrent Phorcys, Saturne, Rhéa et plusieurs autres. [41a] De Saturne et de Rhéa sont descendus Jupiter, Junon et tous les dieux qu’on leur donne pour frères, et enfin toute leur postérité[2].

  1. Une carte céleste.
  2. Il faut rapporter ceci à Linus, Musée et Orphée. Proclus, page 291-298.