globe, avec le plus grand soin par plusieurs raisons ; ce monde n’avait besoin ni d’yeux ni d’oreilles, parce qu’il ne restait en dehors rien à voir ni rien à entendre ; il n’y avait pas non plus autour de lui d’air à respirer ; il n’avait besoin d’aucun organe pour la nutrition, ni pour rejeter les aliments digérés ; car il n’y avait rien à rejeter ni rien à prendre. Non ; il est fait pour se nourrir de ses pertes propres, et toutes ses actions, [33d] toutes ses affections lui viennent de lui-même et s’y renferment ; car l’auteur du monde estima qu’il vaudrait mieux que son ouvrage se suffit à lui-même, que d’avoir besoin de secours étranger. De même, il ne jugea pas nécessaire de lui faire des mains, parce qu’il n’y avait rien à saisir ni rien à repousser ; et il ne lui fit pas non plus de pieds, ni rien de ce qu’il faut pour la marche ; [34a] mais il lui donna un mouvement propre à la forme de son corps, et qui, entre les sept mouvements, appartient principalement à l’esprit et à l’intelligence[1]. Faisant tourner le monde constamment sur lui-même et sur un même point, Dieu lui imprima ainsi le mouvement de rotation, et lui ôta les six autres mouvements, ne voulant pas qu’il fût errant à leur gré. Le monde enfin, n’ayant pas besoin de pieds, pour exécuter ce
- ↑ Voyez plus bas, pag. 127 et 128.