mondes, même un nombre infini ? Non, il n’y a qu’un seul monde, s’il a été fait d’après le modèle que nous avons établi. Car ce qui comprend en soi tous les êtres intelligibles n’admet point à côté de soi un autre être ; autrement, il faudrait qu’il y en eût encore un autre où les deux premiers fussent renfermés comme parties ; et alors le monde serait la copie, non pas de ces deux-là, mais de celui qui les renferme. Ainsi, [31b] pour que ce monde fût semblable en unité à l’être parfait, le divin ouvrier n’en a fait ni deux ni une quantité infinie, il n’a fait que celui-là seul et unique, et il n’y en aura pas d’autre.
Tout ce qui a commencé doit être corporel, visible et tangible. Or, rien n’est visible sans feu, ni tangible sans quelque chose de solide, ni solide sans terre. Dieu commença donc par composer le corps de l’univers de feu et de terre. Mais il est impossible à deux choses de bien se joindre l’une à l’autre, [31c] sans une troisième : il faut qu’il y ait au milieu un lien qui rapproche les deux bouts, et le plus parfait lien est celui qui de lui-même et des choses qu’il unit, fait un seul et même tout. La proportion atteint parfaitement ce but. Car[1], lors-
- ↑ Pour tout ce passage, voyez les notes de la fin du volume.