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TIMÉE.

mande à mon tour. Vous vous êtes concertés [20c] pour me rendre aujourd’hui cette même hospitalité de discours que vous avez reçue de moi. Me voilà donc tout prêt et le mieux disposé du monde à recevoir ce que vous me donnerez.

HERMOCRATE[1].

Assurément, Socrate, comme Timée le disait tout à l’heure, la bonne volonté ne nous manquera pas, et nous n’aurions d’ailleurs aucun prétexte pour ne pas faire ce que tu désires. Dès hier, quand nous fûmes partis d’ici pour retourner chez Critias, notre hôte, et même avant d’arriver et le long du chemin, nous y pensions. [20d] Critias nous raconta alors une ancienne histoire. Redis-la encore pour Socrate, Critias, afin qu’il voie si elle répond ou non à son désir.

CRITIAS[2].

Je le veux bien, si toutefois notre troisième compagnon, Timée, en est aussi d’avis.

TIMÉE.

Tout-à-fait.

  1. Le scholiaste donne Hermocrate comme le général syracusain de ce nom, que loue Thucydide (VI, 72), et qui finit par être exilé (Id., VIII, 85), comme attaché au parti aristocratique. Est-ce dans cette circonstance qu’il était venu chercher l’hospitalité à Athènes, chez Critias ?
  2. Celui dont il est fait mention si souvent dans Platon, et qui, égaré par l’orgueil de sa naissance et la haine de la démagogie, devint un des trente tyrans.