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PARMÉNIDE.

Revenons encore une fois au commencement, pour voir si les choses nous paraîtront encore telles qu’elles nous paraissent en ce moment, ou si elles nous paraîtront autres. — Voyons. — Si l’un n’est pas, [163c] disions-nous, qu’arrivera-t-il de l’un ? — Oui, c’est ce que nous demandions. — Par n’est pas, voulons-nous indiquer autre chose sinon que l’être manque à ce que nous disons ne pas être ? — Pas autre chose. — Quand nous disons qu’une chose n’est pas, voulons-nous dire qu’en un sens elle n’est pas, et qu’elle est en un autre ; ou bien ce n’est pas exprime-t-il sans restriction que ce qui n’est pas n’est absolument pas, et ne participe en rien de l’être ? — Oui, sans aucune restriction. — Ainsi, ce qui n’est pas ne peut être, [163d] ni participer de l’être en aucune manière. — En aucune manière. — Et naître et périr, est-ce autre chose que recevoir l’être et perdre l’être ? — Pas autre chose. — Or, ce qui ne participe pas de l’être ne peut ni le recevoir ni le perdre. — D’accord. — Donc l’un, n’étant en aucune manière ne peut aucunement posséder ni abandonner l’être ni en participer. — Naturellement. — Donc l’un, qui n’est pas, ne périt ni ne naît, puisqu’il ne participe aucunement de l’être. — Évidemment. [163e] — Donc il ne s’altère aucunement, car s’il s’altérait, il naîtrait et périrait par