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PARMÉNIDE.

— Mais si chaque partie peut participer de l’un, évidemment c’est qu’elle est autre chose que l’un ; autrement elle n’en participerait pas, elle serait l’un lui-même ; or, rien ne peut être un que l’un lui-même. — Non, rien. — Ainsi le tout et la partie doivent nécessairement participer de l’un ; le premier sera un tout, dont les parties sont ce que nous appelons parties, et chacune des parties sera une partie [158b] du tout auquel elle appartient. — En effet. — Ainsi donc, ce qui participe de l’un ne peut en participer qu’en étant autre que l’un. — Sans doute. — Or, si ce qui est autre que l’un n’était ni un, ni en plus grand nombre que l’un, ce ne serait rien du tout. — Assurément. — Mais, puisque ce qui participe de l’un comme partie, et de l’un comme tout, est en plus grand nombre que l’un, ne faut-il pas bien que toutes ces choses qui participent de l’unité soient infinies en nombre ? — Comment ? — Le voici. Lorsque les choses reçoivent l’un, ne le reçoivent-elles pas comme des choses qui ne sont pas encore l’un et qui n’en participent pas encore ? — Évidemment. [158c] — N’est-ce pas comme des pluralités dans lesquelles est l’un sans qu’elles soient l’un ? — Oui, comme des pluralités. — Eh bien, si nous voulions en enlever par la pensée la portion la plus petite qu’il soit possible, n’est-il pas nécessaire que cette portion