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PARMÉNIDE.

elle serait une partie d’elle-même, ce qui est impossible, et de chacune des autres choses, si elle était réellement une partie de toutes. Car s’il y en avait une dont elle ne fît pas partie, elle ferait partie de toutes, à l’exception de celle-là, et de la sorte elle ne ferait pas partie de chacune d’elles ; et si elle n’était pas une partie de chacune, elle ne le serait d’aucune ; et dans ce cas, il serait impossible qu’elle fût rien de toutes ces choses, parmi lesquelles il n’y en aurait aucune dont elle fût ni la partie ni quoi que ce fût. — Évidemment. — Ainsi donc, la partie ne fait partie ni de plusieurs choses, ni de toutes, mais d’une certaine idée [157e] et d’une certaine unité que nous appelons un tout, unité parfaite, formée par la réunion de toutes les parties ensemble. Voilà ce dont fait partie ce que nous appelons partie. — Incontestablement. — Donc, si les autres choses ont des parties, elles participeront et du tout et de l’un. — Assurément. — Par conséquent, les autres choses différentes de l’un forment nécessairement un tout un et parfait, composé de parties. — Nécessairement. — Et il en faut dire autant de chaque partie ; chacune doit participer [158a] de l’un ; car si chacune des parties est une partie, ce mot chacun signifie sans doute ce qui est un, séparé des autres choses et existant en soi. — Justement.