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PARMÉNIDE.

part à l’être, n’appelles-tu pas cela naître ? — Oui. — Et l’abandonner, n’est-ce pas périr ? — Certainement. — Dans ce cas, l’un, prenant et laissant l’être, naît [156b] et périt. — Nécessairement. — Or, étant un et multiple, puis naissant et périssant, ne périt-il pas comme multiple, lorsqu’il devient un, et comme un, lorsqu’il devient multiple ? — Oui. — Quand il devient un et multiple, n’est-il pas nécessaire qu’il se divise et qu’il se réunisse ? — Sans aucun doute, — Quand il devient semblable et dissemblable, il faut qu’il ressemble et qu’il ne ressemble pas. — Oui. — Et quand il devient plus grand, plus petit et égal, il faut qu’il augmente, qu’il diminue, et qu’il s’égalise ? — Encore. [156c] — Et lorsqu’il change du mouvement au repos et du repos au mouvement, est-il possible que ce soit dans le même temps ? — Non, évidemment. — Se reposer d’abord, puis se mouvoir, ou d’abord se mouvoir et se reposer ensuite, tout cela peut-il se faire sans changement ? —— Comment serait-ce possible ? — Il n’y a aucun temps où une chose puisse être à la fois en mouvement et en repos. — Non. — Et rien ne change sans être dans le changement. — Bien. — Quand donc a lieu le changement ? car on ne change ni quand on est en repos, ni quand on est en mouvement, ni quand [156d] on est dans le temps. — Certainement non. — Ce où l’on est quand on change, n’est-