conséquent, l’un étant plus grand et plus petit que lui-même et égal à lui-même, [151d] ne sera-t-il pas d’égale mesure avec lui-même, et n’aura-t-il pas plus et moins de mesures que lui-même ? Et ce qui est vrai des mesures ne l’est-il pas des parties ? — Oui. — Étant donc égal à lui-même en parties, il sera égal à lui-même en nombre ; ayant plus ou moins de parties que lui-même, il sera plus et moins que lui-même en nombre. — D’accord. — Et n’en sera-t-il pas de même de l’un dans son rapport avec les autres choses ? Plus grand qu’elles, il sera plus qu’elles en nombre ; plus petit, il sera moins en nombre égal, il sera égal en nombre. — Nécessairement. — Il paraît donc [151e] que l’un est en nombre à la fois égal, supérieur et inférieur et à lui-même et aux autres choses. — Oui. — L’un participe-t-il aussi du temps ? est-il, devient-il plus jeune et plus vieux que lui-même et les autres choses ; ou, tout en participant du temps, n’est-il au contraire ni plus jeune ni plus vieux que lui-même et les autres choses ? — Comment ? — L’un est de quelque manière, s’il est un. — Oui. — Or, être, qu’est-ce autre chose que participer de l’existence dans le temps présent, de même [152a] que il était signifie la participation à l’existence dans le passé, et il sera, dans le temps à venir ? — Fort bien. — L’un participe donc du temps,
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PARMÉNIDE.