qu’elle n’est ni dans le tout, ni dans la partie ; et il n’y aura rien de petit que la petitesse elle-même. — Il paraît. — Et alors, la grandeur ne sera pas non plus en aucune chose ; car, pour renfermer la grandeur, [150c] il faudrait quelque chose de plus grand que la grandeur elle-même, et cela sans qu’il y eût rien de petit dans cette grandeur qu’il s’agit de surpasser, puisqu’elle est essentiellement grande. D’ailleurs, il ne peut pas y avoir de petitesse dans la grandeur s’il n’y a pas de petitesse en aucune chose. — C’est vrai. — Cependant, ce n’est que par rapport à la petitesse en soi que la grandeur en soi peut être dite plus grande, et par rapport à la grandeur en soi que la petitesse en soi peut être dite plus petite. — Par conséquent, les autres choses ne sont ni plus grandes, ni plus petites que l’un, puisqu’elles n’ont ni grandeur ni petitesse ; [150d] la grandeur et la petitesse elles-mêmes ne peuvent ni surpasser l’un, ni en être surpassées, mais seulement se surpasser l’une l’autre, et réciproquement, si l’un n’a ni grandeur ni petitesse, il ne peut être plus grand ou plus petit ni que la grandeur en soi et la petitesse en soi ni qu’aucune autre chose. — Cela est évident. — Si donc l’un n’est ni plus grand, ni plus petit que les autres choses, ne s’ensuit-il pas nécessairement qu’il ne les surpasse pas et qu’il n’en est
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PARMÉNIDE.