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PARMÉNIDE.

— Et nous avons vu qu’en tant qu’autre, l’un est semblable. — Oui. — Donc, en tant que le même, il sera dissemblable, puisqu’il sera dans l’état contraire à celui qui fait la ressemblance ; car n’était-ce pas l’autre qui rendait semblable ? — Oui. — Le même rendra donc dissemblable, ou bien il ne sera pas le contraire du différent. [148c] — Il semble. — Donc, l’un sera semblable et dissemblable aux autres choses : semblable en tant qu’autre, dissemblable en tant que le même. — Oui, selon toute apparence. — Voici encore une autre conséquence. — Laquelle ? — En tant que l’un participe du même, il ne participe pas du différent ; en tant qu’il ne participe pas du différent, il n’est pas dissemblable ; et en tant qu’il n’est pas dissemblable, il est semblable. D’un autre côté, en tant qu’il participe du différent, il est différent, et en tant qu’il est différent, il est dissemblable. — Tu as raison. — Ainsi l’un, étant le même et étant autre que toutes les choses qui sont différentes de lui, leur sera, par ces deux raisons à la fois et par chacune d’elles séparément, [148d] semblable et dissemblable en même temps. — Tout-à-fait. — Mais si nous avons trouvé qu’il est à la fois le même et autre que lui-même, ne devons-nous pas trouver également qu’il est en même temps par ces deux raisons ensemble, et par chacune sépa-