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PARMÉNIDE.

dans ce rapport avec le non-un, lui est identique ? — Nous le dirons. — Ainsi, à ce qu’il paraît, l’un est autre que tout et que lui-même, et le même que tout et que lui-même. — J’ai bien peur que ce ne soit la conséquence évidente de notre déduction. [147c] — L’un serait-il aussi semblable et dissemblable à lui-même et aux autres choses ? — Peut-être. — Mais, puisqu’il s’est montré autre que tout le reste, tout le reste est aussi autre que lui. — Assurément. — Et n’est-il pas autre que ce qui n’est pas un, précisément comme ce qui n’est pas lui est autre que lui, ni plus ni moins ? — Certainement. — Si ce n’est ni plus ni moins, c’est donc semblablement ? — Oui. — Ainsi, par cela même que l’un se trouve être autre que tout le reste, et tout le reste autre que lui, par cela même et dans la même mesure l’un se trouvera le même que tout le reste, et tout le reste le même que l’un. [147d] — Que veux-tu dire ? — Le voici : chaque nom, ne l’appliques-tu pas à une chose ? — Oui. — Eh bien ! peux-tu prononcer le même nom plusieurs fois, ou ne le peux-tu prononcer qu’une fois ? — Plusieurs fois. — Est-ce que, en prononçant un nom une fois, tu désignes la chose qui porte ce nom, et qu’en l’énonçant plusieurs fois, tu ne la désignes pas ? ou bien ne désignes-tu pas nécessairement la même chose, soit que tu prononces le même