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PARMÉNIDE.

si c’est en [138b] lui-même qu’il est ; car on ne peut être en une chose qu’on n’en soit entouré. — Impossible. — Par conséquent, ce qui entoure sera autre que ce qui est entouré ; car une seule et même chose ne peut pas faire et souffrir tout entière en même temps la même chose : l’un ne serait plus un, mais deux. — Nécessairement. — L’un n’est donc nulle part, et il n’est ni dans lui-même ni dans aucune autre chose. — Non. — Cela étant, vois s’il est possible que l’un soit en repos ou en mouvement. — Pourquoi ? — Parce que, s’il est en mouvement, ou [138c] il changé de lieu ou il s’altère, car il n’y a que ces deux mouvements. — Eh bien ! — Si l’un est altéré dans sa nature, il est impossible qu’il soit encore un. — Oui. — Donc il ne se meut pas par altération. — Cela est évident. — Ce serait donc par changement de lieu ? — Peut-être. — Dans ce cas, ou l’un tournerait sur un même lieu en cercle autour de lui-même, ou il changerait successivement de place. — Nécessairement. — Or, ce qui tourne en cercle autour de soi-même doit s’appuyer sur son milieu, et avoir des parties différentes de lui-même et qui se meuvent autour du milieu ; [138d] car, comment ce qui n’a ni milieu ni parties pourrait-il se mouvoir en cercle autour de son milieu ? — Cela ne serait pas possible. — Mais s’il change de