participons ; que les choses qui participent de la ressemblance, deviennent semblables en tant et pour autant qu’elles y participent, et dissemblables celles qui participent de la dissemblance, et semblables et dissemblables en même temps celles qui participent à la fois des deux idées ? Or, que tout participe de ces deux contraires et que cette double participation rende les choses à la fois semblables et dissemblables entre elles, [129b] qu’y a-t-il là d’étonnant ? Mais si l’on me montrait la ressemblance elle-même devenant dissemblable et la dissemblance semblable, voilà ce qui m’étonnerait, tandis qu’il ne me paraîtrait pas extraordinaire que, participant de ces deux idées différentes, les choses fussent aussi différemment affectées, non plus que si on me démontrait que tout est un par participation de l’unité, et multiple par participation de la multiplicité. Mais prouver que l’unité en soi est pluralité, et la pluralité en soi unité, [129c] voilà ce qui me surprendrait ; et de même, pour tout le reste, il ne faudrait pas moins s’étonner si on venait à démontrer que les genres et les espèces sont en eux-mêmes susceptibles de leurs contraires ; mais il n’y aurait rien de surprenant à ce qu’on démontrât que moi je suis à la fois un et multiple. Pour prouver que je suis multiple, il suffirait de montrer que la partie de ma personne qui est à droite diffère de celle qui est à
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PARMÉNIDE.