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que nous changeons la place des accents ; par exemple, Διὶ φίλος, chéri de Jupiter, dont nous faisons le nom de Diphilos. Pour convertir en un nom toute la proposition nous retranchons le second ι, et d’accentuée qu’elle était, nous rendons grave la syllabe du milieu. Il est au contraire d’autres noms où nous ajoutons des lettres, et où nous plaçons l’accent sur des syllabes qui étaient graves auparavant.

HERMOGÈNE.

Cela est vrai.

SOCRATE.

Or c’est, à mon avis, une modification semblable qu’a éprouvée le nom d’homme, ἄνθρωπος. D’une proposition on a fait un nom, en retranchant un α, et en rendant grave la terminaison.

HERMOGÈNE.

Que veux-tu dire ?

SOCRATE.

Le voici: ce nom d’ἄνθρωπος signifie que, tandis que les autres animaux ne savent ni observer, ni étudier, ni contempler ce qu’ils voient, l’homme a cet avantage que tout en voyant ὅπωπε, il observe et contemple, ἀναθρεῖ, ce qu’il voit. C’est donc avec raison qu’on a tiré le nom d’homme de cette faculté qui lui appartient exclusivement entre tous les animaux, de