raît étre est). D’abord ce sous-entendu aurait dû être exprimé. Ensuite le γε après οὐκοῦν n’a plus sa force naturelle et devient superflu.
3. La réponse : πλήν γε εἰκὼν ὄντως voudrait dire en ce cas : mais l’apparence est réellement. Or, le grec résiste à ce sens. D’abord il n’y a pas ἡ εἰκών. Puis, γε, qui est toujours restrictif, serait ici employé dans une intention bien différente. Enfin, πλήν est inexplicable. Le sens naturel est : οὐ γὰρ οὖν, non; il n’est pas, ce n’est qu’une apparence réellement.
4. Enfin, ὄντος, que propose Heindorf, au lieu de ὄντως, dans la conclusion de l’Éléate, se trouve dans très peu de manuscrits, et exigerait toῦ.
5. Un dernier motif, c’est que plus bas l’Éléate dit : « Tu vois qu’au moyen de ce changement inattendu notre sophiste nous a forcés de reconnaître en dépit de nous-mêmes (οὐκ ἐκόντας ἠνάγκακε ὁμολογεῖν) que l’être est d’une certaine manière. » Or, si Théétète eût dit : Et pourtant l’apparence existe, et s’il fallait entendre dans sa bouche πλὴν γ’ εἰκὼν ὄντως par : l’apparence existe réellement ; il serait impossible de lui dire qu’il a été forcé d’avouer : ce serait lui bien plutôt qui aurait forcé l’Éléate, et qui aurait été l’introducteur et l’interprète du sophiste. Il semble donc que celui qui parle ici est l’auteur de ce changement inattendu qui commence à : ἀλλ’ ἔστι γε μήν.