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Ibid. « Les noms des choses éternelle » viennent plutôt de la nature, et ceux des choses périssables du hasard. »

P. 6, ch. XVII : « L’opinion de Cratyle fut celle de Pythagore et d’Épicure[1] ; Démocrite[2] et Aristote[3] pensèrent comme Hermogène. Comme on demandait à Pythagore quel est de tous les êtres le plus sage : C’est le nombre, répondit-il. Et après le nombre ? C’est, dit-il, celui qui a donné les noms aux choses. Il voulait désigner par le nombre le monde intelligible ; et par celui qui a donné les noms, l’âme, qui doit l’être à l’intelligence. Il n’attribuait donc pas l’institution des noms au hasard, mais au principe qui contemple l’intelligence et la nature des êtres ; il croyait donc que les noms étaient selon la nature.

Ibid. « Démocrite, qui attribuait les noms à une institution humaine, cherchait à établir cette opinion par quatre argumens. Il tirait le premier de l’homonymie : on donne le même nom à des choses différentes ; les noms ne sont donc pas conformes à la nature. Il prenait le second de la synonymie : si des noms différens pouvaient convenir à une seule et même chose, ta réciproque serait vraie, ce qui est

  1. Diogène, liv. X, p. 75 ; Gassendi, liv. I, p. 362.
  2. Probablement dans le livre dont parle Diogène, liv. IX, p. 48 : περὶ βημάτων ἢ τὸ Ὀνομαστικόν.
  3. De l’interprétation, avec le commentaire d’Ammonius.