et de grands malheurs, dont le terme fut la ruine totale de sa patrie[1]. Vient ensuite après sa mort le supplice du rocher suspendu, ταλαντεία, sur sa tête dans les enfers, et qui a une conformité singulière avec son nom. On dirait aussi que quelqu’un qui voulait l’appeler très infortuné, ταλάντατος lui aurait donné le nom de Tantale pour déguiser un peu le mot ; c’est ce que semble avoir fait le hasard de la tradition. Quant au nom de Ζεύς, Jupiter, [396a] qui, dit-on, fut son père, je le trouve parfaitement convenable ; mais c’est ce qui n’est pas facile à concevoir. Véritablement ce nom équivaut à tout un discours, et il a été divisé en deux parties, dont on emploie tantôt l’une, tantôt l’autre, les uns l’appelant Ζῆνα, les autres Δία[2] ; réunis, ces deux noms expriment la nature du Dieu : et telle est, comme nous l’avons dit, la fonction que les noms doivent remplir. En effet, la vraie cause de la vie, τοῦ ζῇν, pour nous et pour tout ce qui existe, est le maître et le roi de toutes choses. Il est donc très juste d’appeler ce Dieu celui par lequel, δι’ ὅν, il
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