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plus remarquables, à en juger d’ici, ont des occupations et une condition contraires à ce que nous avions pensé.

LE J. SOCRATE.

Qui sont-ils ?

L'ÉTRANGER.

Ce sont ceux qu’on achète et qu’on acquiert ainsi par un marché ; nous pouvons, sans crainte d’être contredits, les nommer esclaves ; ils n’ont pas la moindre prétention à la science royale.

LE J. SOCRATE.

Non, en vérité.

L'ÉTRANGER.

Mais quoi ? Tous ceux des hommes libres qui se placent, de leur propre gré, dans la classe des serviteurs, avec ceux que nous venons de dire, et qui se distribuent et se communiquent entre eux les produits de l’agriculture et des autres arts, les uns s’établissant sur la place publique, les autres allant de ville en ville, par terre et par mer, échangeant les monnaies entre elles ou contre d’autres objets ; ces hommes, enfin, que nous nommons changeurs, marchands, patrons de navire et trafiquants, réclameront-ils rien dans la science politique ?

LE J. SOCRATE.

Tout au plus, peut-être, dans la science des marchands.