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cachent aux yeux, les autres nous protègent contre le froid et la chaleur. Parmi ceux qui nous protègent, les uns sont des toits, les autres des étoffes. Ces étoffes sont ou des tapis, ou des vêtemens. Ces vêtemens sont ou d’une seule pièce, ou composés de parties. Parmi ceux qui sont composés de parties, les uns ont des ouvertures ; dans les autres les parties sont réunies ensemble sans ouverture. De ceux qui n’ont pas d’ouverture, les uns sont faits de nerfs des plantes de la terre ; les autres, de poils. Parmi ceux qui sont faits de poils, les uns sont agglutinés avec de l’eau et de la terre, les autres sont simplement tissés. Or, à ces préservatifs et à ces étoffes ainsi composées de matières qui se tiennent entre elles et par elles seules, nous avons donné le nom d’habits ; et quant à l’art qui s’occupe spécialement des habits, de même que nous avons tout à l’heure nommé politique la science du gouvernement, appelons-le, du nom de la chose même, l’art de l’habillement[1] ; et disons que l’art du tisserand, occupant le premier rang dans la confection des habits, ne diffère que par le nom de l’art de l’habillement lui-même, comme tout à l’heure encore l’art du Roi de celui du Politique.

  1. Impossible de rendre en français les analogies de πολιτικὴ et de πόλις, de ἱμάτια et de ἱματιουργικὴ.