Quand, au contraire, cet état de l’âme n’est pas l’ouvrage de la pensée, mais de la sensation, comment le qualifier justement d’un autre ;nom que de celui d’imagination ?
D’aucun autre.
Par conséquent, puisque nous ayons admis un discours vrai et faux, puisque ensuite nous avons trouvé que la pensée est comme le dialogue de l’âme avec elle-même, l’opinion, le terme auquel aboutit la pensée, enfin l’imagination un mélange de sensation et d’opinion, il en résulte que toutes ces diverses choses étant en quelque sorte de la même famille que le discours, doivent quelquefois pouvoir, être fausses.
Cela est certain.
Tu vois donc bien que le faux, dans l’opinion et dans le discours, n’a pas été aussi difficile à trouver que nous l’imaginions quand nous appréhendions d’avoir fait, en nous mettant à sa recherche, une entreprise que nous ne pourrions mettre à fin.