Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contenue dans une idée supérieure, et d’un autre côté une multitude d’idées absolument séparées les unes des autres. Voilà ce qui s’appelle savoir discerner, au moyen de la division par genres, ceux qui s’allient ou ne s’allient pas entre eux.

THÉÉTÈTE.

Fort bien.

L’ÉTRANGER.

Mais cet art de la dialectique, tu ne l’attribueras, si je ne me trompe, à nul autre qu’à celui qui s’applique à la philosophie avec une âme pure et droite.

THÉÉTÈTE.

Oui, car à quel autre pourrait-on l’attribuer ?

L’ÉTRANGER.

C’est donc en quelque endroit semblable que nous trouverons le philosophe, soit aujourd’hui, soit plus tard, si nous nous mettons une fois à le chercher, quoique celui-là ne soit pas non plus facile à bien voir. Pourtant la difficulté est ici d’une tout autre sorte que pour le sophiste.

THÉÉTÈTE.

Comment ?

L’ÉTRANGER.

L’un s’enfuit dans les ténèbres du non-être, et s’y établit comme dans une retraite qui lui est familière ; c’est l’obscurité du lieu qui le rend difficile à reconnaître, n’est-il pas vrai ?